La CGT Canon
le 29/09/2021

Canon est vraiment une entreprise révolutionnaire !
Mais attention, pas révolutionnaire au sens où elle serait avant-gardiste, créative ou innovante, non !  Elle est révolutionnaire au sens étymologique du terme : elle tourne en rond.

Nos Top Managers réitèrent inlassablement les mêmes recettes éculées pour « restaurer la compétitivité » et s’aperçoivent, après coup, que la situation a finalement empiré ; ils s’empressent alors de faire machine arrière pour revenir à l’organisation précédente… mais en pire !  Non sans avoir pris soin, au passage, de se délester méthodiquement d’un nouveau contingent de collaborateurs, certes compétents, mais trop coûteux à leur goût.

Ainsi en 2002, Canon France éclatait son organisation en neuf filiales, neufs entités juridiques indépendantes (CBSC) qui devaient apporter la souplesse et la réactivité nécessaire pour « restaurer la compétitivité » (déjà la sacro-sainte compétitivité…). Dix ans plus tard, la Direction prend conscience de l’immense gâchis organisationnel et financier qui résulte de cette opération. Le PDG décide alors de réintégrer l’ensemble des salariés au sein de Canon France et d’en finir avec la monstrueuse machine à perdre imaginée une décennie plus tôt par son prédécesseur. Il s'agit, au plus vite, de « restaurer la compétitivité ».

En 2013, Canon « fusionne » avec Océ, mais la direction garde les deux entités séparées de manière totalement hermétique, chaque structure garde son « pré carré », ses marchés ses clients et son organisation propre pour plus d’efficacité et maximiser la compétitivité (encore…) de l’ensemble.

En 2017, l’entreprise décide de « restaurer la compétitivité » (ça n’arrête donc jamais !). Un nouveau projet, nommé « Shakespeare », prétend briser les silos entre BIG et PPG (renommés depuis DS et IPS) au moyen de fonctions « excellences », communes aux deux divisions.

En 2019, dès la réorganisation terminée, c’est un rétropédalage en règle auquel nous assistons !  Le programme « Go Forward » rebâtit les silos et sépare à nouveau DS de IPS, dont la division (renommée PPP) est rattachée à Venlo, siège d’Océ. Le projet s’appuie sur les même arguments, les mêmes motifs et les mêmes objectifs que ceux défendus deux ans auparavant… pour finalement faire l’inverse.

Septembre 2021, encore un nouveau retour en arrière. Sans même attendre la mise en place de la restructuration en cours (le projet « relance »), l’entreprise annonce le lancement d’une nouvelle organisation qui ressemble furieusement à celle prévue par Shakespeare 4 ans auparavant : DS et PPP réunies à nouveau au sein d’une même BU : DPS. La rhétorique qui accompagne le lancement de ce projet « révolutionnaire » semble être un copié/collé de l’argumentaire utilisé en 2017 (synergie entre DS et PPP, solutions globales, nouvelles opportunités, catalogue produit commun, stratégie cross-channels, etc.). Même discours, mêmes objectifs… même fiasco ! Quelque chose semble ne pas tourner bien rond !

L’absence d’une stratégie claire et suivie sur le moyen et le long terme fait perdre toute confiance en le management de Canon. Les salariés, fatigués d’être « bringuebalés » d’organisation en réorganisation, au gré des années, perdent toute motivation. L’instabilité structurelle qui tient lieu de politique d’entreprise en France et en Europe donne le tournis et l'échec systématique des politiques de « dégraissage » ruine par avance toute possibilité de « restauration la compétitivité ».

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